Jean-Luc Estienne est Vice-président  Ventes et Marketing ST Microelectronics France, directeur du site de Paris et Marc Piedallu, ingénieur en développement

J-L. E. : Nous sommes une équipe qui représente le site de Paris ST Microelectronics. C’est une entreprise qui fabrique des composants électroniques et qui est un des leaders mondiaux et européens dans son domaine. Elle a la particularité de gérer une gamme très élargie de composants tout à fait adaptés, en particulier, à la robotique.

M.P. : J’ai participé en tant que bénévole à la Coupe de France de Robotique (CFR) et, enthousiasmé, j’ai proposé à notre entreprise ST de devenir sponsor. J’ai également choisi de participer activement à l’organisation de cet événement en parallèle à titre personnel.

J-L. E. : Marc m’a convaincu de valider le sponsoring.

Et ça fait combien d’années que vous êtes sponsor ?

M.P. : C’est la deuxième année. On a sponsorisé des équipes ponctuellement et on a vraiment désiré être présent sur le site physiquement avec un stand il y a deux ans. Le choix était d’être auprès des équipes et de leur proposer des solutions pour leur robot.

Concrètement, qu’est-ce que ça apporte à ST Microélectronics d’être présent sur la Coupe de France de Robotique ?

J-P. E. : On a d’abord la volonté d’être très proche des écoles d’ingénieurs parce qu’on pense que ces étudiants sont nos collaborateurs, clients, partenaires de demain ; et donc, s’ils ont, très tôt dans leurs études, travaillé sur nos composants, ils seront des ingénieurs convaincus plus tard de travailler avec ST Microelectronics.

C’est une façon aussi pour nous plus largement de contribuer à l’innovation en France. On s’est engagé, il y a quelques années déjà, dans un programme assez volontariste de soutien aux startups françaises car nous pensons que c’est au travers de ces structures que l’innovation est en train d’exploser. C’est reconnu maintenant mondialement puisqu’au niveau du CES (Salon de l’Electronique grand public aux Etats-Unis), ce sont les startups  françaises qui sont les mieux représentées derrière la Chine et les Etats-Unis. On pense qu’il y a tout un éco-système d’innovation qui doit se mettre en place et qui passe par l’enseignement depuis le plus jeune âge jusqu’aux écoles d’ingénieurs et bien sûr par les startups, sans oublier les grands groupes qui ne sont pas à exclure.

Pour vous, être présent sur la CFR, c’est donc un moyen de recruter des candidats ?

J-P. E. : Ce n’est pas le but premier.

M.P. : En l’occurrence, il s’avère que nous avons beaucoup de demande de stage sur des courtes périodes ou en alternance. Pour nous, ces étudiants représentent du sang neuf, ce sont des gens pleins d’imagination, prêts à se dévouer pour toutes les tâches qui leur sont confiées. C’est effectivement une des opportunités que représente cet évènement.

J-P. E. : Je pense que Planète Sciences regroupe des gens qui sont d’emblée passionnés, qui sont sans doute les meilleurs dans leur domaine parce qu’ils sont très tôt impliqués dans toute cette innovation. Ils ne comptent pas leurs heures, ils sont vraiment enthousiastes et c’est ce dont nous avons besoin. Nous sommes dans une entreprise qui a plutôt tendance à être guettée par les habitudes, les procédures. Bénéficier en permanence d’un renouvellement par tranches d’âges et de cultures, c’est très important pour nous remettre en cause.

Combien comptez-vous de salariés dans votre entreprise ?

Au niveau mondial, à peu près 45 000 dont plus de 10 000 en France. Sur le site de Paris que nous représentons, environ 200 personnes.

Est-ce que vous avez un Fab Lab en interne ?

J-P. E. : Nous n’avons pas de Fab Lab ST Microelectronics, par contre on essaye d’être présent partout à travers des initiatives de ce style qui émergent, sur Paris, en France ou dans le monde.

Etre présent, c’est-à-dire ?

J-P. E. : C’est apporter le soutien attendu. A ce titre, Planète Sciences vient de me parler d’un Fab Lab qui est né de l’initiative de ses membres. Là, il y a une attente de soutien en termes de composants, de formation à nos technologies. C’est typiquement quelque chose qu’on peut faire : fournir des échantillons, amener de la formation, convaincre les utilisateurs de ces Fab Lab que nous avons les meilleures solutions,  plus faciles à mettre en œuvre que celles de nos concurrents.

Par ailleurs, j’ai constaté qu’il y a beaucoup d’hommes dans le milieu de la robotique. Par conséquent, lorsque nous prenons des initiatives en direction des écoles, c’est pour promouvoir l’égalité homme-femme qu’on a du mal à faire passer dans le domaine de l’électronique.

Effectivement, chez Planète Sciences comme dans d’autres associations, nous avons comme objectif de promouvoir l’égalité homme-femme.

J-P. E. : On compte sur vous aussi !

On a invité des classes de 3ème à faire quelques jours de « classe en entreprise » et déjà à cet âge, on sent qu’il y a des réflexes conditionnés et des filles qui n’imaginent pas pouvoir suivre les mêmes carrières que les garçons.

Alors qu’il y a énormément de métiers numériques qui peuvent être pris en main par des femmes.

M.P. : Tout à fait. On voit dans certains sites de ST Microelectronics qu’il y a toujours cette disparité mais malgré tout, il y a beaucoup de femmes dans des postes technologiques de pointe qui n’ont pas à rougir face aux hommes.

J-P. E. : C’est peut-être quelque chose à réfléchir, mettre des bonus, des points supplémentaires pour des équipes à parité.