M.Sylvain Colas est directeur du recrutement et de la marque employeur pour le groupe Altran en France.

Quel est le métier du Groupe Altran ?

Altran est le leader mondial de l’ingénierie et du conseil en technologie. Notre métier, c’est d’aider les grands industriels à faire aboutir leurs projets d’innovation et, pour ça, on les accompagne notamment sur des aspects technologiques, sur tous les métiers de l’ingénieur. On les aide sur la gestion des projets mais également sur l’architecture de leurs produits avec des aspects en mécanique, en SI, en développement logiciel, en électronique, en mécatronique. On les aide aussi sur les activités comme la logistique, la qualité, tout ce qui fait qu’un projet peut aboutir dans les meilleurs délais, avec le meilleur niveau de qualité possible.

Quel est l’intérêt pour vous d’être sur la Coupe de France de Robotique (CFR) ?

Altran est une entreprise qui recrute beaucoup et principalement des ingénieurs parce que notre métier est d’aider nos clients à créer de nouveaux produits. Sur la CFR, on va retrouver une partie de ces ingénieurs qui nous intéressent, des ingénieurs un peu « systémiers », qui se posent la question de « comment faire marcher tout un ensemble d’éléments pour leur donner une mission ? ». Ils ont des compétences d’un point de vue système robotique, ils savent aussi faire du développement logiciel, de la conception et de l’architecture électronique, de la conception mécanique. Certains d’entre eux impriment en 3D des morceaux de leur robot, par exemple, et le cumul de tout ça, toutes ces compétences, on va les retrouver chez Altran soit directement sur des sujets robotiques, soit parce qu’on cherchent des gens pour développer des compétences en électronique, en mécanique ou en informatique. Tous les étudiants présents savent faire quelque chose d’intéressant pour Altran et, finalement, pour nous, c’est logique d’être ici.

Est-ce que vous avez déjà rencontré des candidats potentiels ?

Oui. On a rencontré quelques candidats lors des jobs dating et beaucoup d’étudiant ont consulté nos offres de stages sur le stand. Ils ont pris les références et ils s’y intéresseront directement un peu plus tard.

A priori, ce sont donc des profils qui peuvent convenir à votre entreprise ?

Oui, ils font très bien l’affaire, ils font même mieux que ça ! Leurs profils correspondent aux personnes qu’on a envie de recruter. Ils sont bon techniquement, ingénieux et passionnés. C’est important pour nous d’avoir des gens qui s’intéressent à des produits, à ce qu’ils font, qui aiment voir aboutir des projets. Tout ça correspond bien aux profils que nous recrutons régulièrement. En conclusion, oui, ils sont tout à fait bien ciblés.

En termes de formation, est-ce que vous avez des recommandations qui correspondraient plus particulièrement aux attentes du groupe Altran ?

Non. L’important, c’est d’être cohérent entre ce que l’on veut faire, ce que l’on aime, le choix de ses stages et de ses spécialisations à l’école. Ici sont représentées toutes les écoles d’ingénieurs auxquelles Altran s’adresse au quotidien pour le recrutement. On connaît très bien toutes leurs écoles. Altran, c’est 2800 ingénieurs recrutés par an en France, dont 35% de jeunes diplômés. Ce qui importe, c’est que les étudiants essaient de définir leur projet professionnel, un ou deux ans après le diplôme, ce qu’ils veulent faire pour débuter leur carrière et essayer le plus tôt possible d’aller dans cette direction-là pour faciliter l’entrée sur le marché du travail. Après, un ingénieur sait tout faire, il saura changer de secteur, de métier au fur et à mesure de son évolution. A cet égard, je ne m’inquiète pas pour eux.

Comment gérez-vous l’innovation au sein du groupe Altran ? Avez-vous votre Fab Lab en interne ? Comment se passe le R&D chez vous ?

On a quelques Fab Lab en France, dont un important à Toulouse et, au sein du groupe, nous comptons différentes entités. L’une d’entre elle, en particulier, Prime, est spécialisée dans l’innovation : le design innovant, les méthodes de management innovantes. Elle contribue à impulser le côté produit au sein du groupe. On manage l’innovation au quotidien car nos clients font appel à nous pour les aider dans leur démarche, depuis la phase de recherche jusqu’à la phase de développement et d’industrialisation. On ne travaille que sur les produits et les sujets à la mode.

Parlez-nous de vos plateformes d’innovation, d’expérimentation qui tendent à travailler au plus proche des besoins des clients.

Altran dispose de centres de développement, en interne. On y réalise, pour nos clients, tout ou partie d’un de leurs projets clé en main. Sinon, on a des consultants qui interviennent directement chez le client et apportent leur savoir-faire acquis au cours de leurs expériences préalables à leur arrivée chez Altran ou au fur et à mesure des projets sur lesquels ils ont travaillé chez nous. Ils font de la cross fertilisation* et appliquent une technologie ou une approche apprise dans un secteur d’activité spécifique. Ainsi ils apportent de la valeur ajoutée.

Cela fait 11 ans que je travaille dans l’environnement du conseil. J’ai vu le secteur évoluer et se structurer avec toutes ces activités que l’on développe de plus en plus en interne. Il y a 5 – 6 ans, cela aurait été étonnant d’avoir un Fab Lab dans une société de conseil, aujourd’hui c’est juste logique.

Pouvez-vous recruter des étudiants sortis d’écoles pour aller travailler directement dans vos Fab Lab et innover ?

Oui, ça peut s’envisager. Si on les recrute à la sortie d’école, ça veut dire qu’ils se sont déjà spécialisés dans ce type d’approche. D’ailleurs, on prend aussi des stagiaires et des apprentis qui veulent travailler sur l’innovation, le management de l’innovation et de conception de produits. Pour ceux qui ont développé ces compétences dès la scolarité dans ces environnements, c’est ouvert.

C’est la première fois que vous participez à la CFR ?

Non, on l’avait déjà fait il y a quelques années et là, ça faisait 2 – 3 ans qu’on n’était pas venu. Altran a décidé de revenir cette année parce que c’est un évènement qui rassemble beaucoup d’ingénieurs de France mais aussi d’Europe. Compte-tenu de notre positionnement, de nos objectifs de recrutement et surtout des compétences que ces jeunes développent à travers leur club de robotique, ils représentent une cible tout à fait pertinente. On va essayer de pérenniser notre présence sur cet événement.

Pour vous, en qualité de directeur du recrutement, c’est intéressant d’être ici ?

Bien sûr, on est au contact des étudiants, l’ambiance est détendue. Ils nous découvrent pour la plupart d’entre eux parce que beaucoup sont en première ou deuxième année d’étude, ils ne sont donc pas encore trop positionnés par rapport aux entreprises. Ils découvrent nos activités, les échanges sont sympathiques, on met en place des animations sur le stand, on sponsorise certaines équipes comme « R2 Robotique » de Sup Aéro, il y a même un consultant d’Altran présent avec son club de robotique. Ce sont vraiment les échanges qui permettent de se connaître. Et puis, plus tard, quand ils seront à la recherche d’une opportunité, ils penseront à nous.

 

*cross fertilisation : enrichissement mutuel des idées et initiatives pour produire un meilleur résultat.